Le parcours de ma chatte Seven face à l’hyperthyroïdie

Le diagnostic tardif de Seven

Ma chatte Seven, 13 ans, a reçu tardivement son diagnostic d’hyperthyroïdie, en septembre 2023. Elle a toujours été une chatte très mince, peu intéressée par la nourriture, et son poids a souvent fait du yoyo au cours de sa vie, oscillant autour de 3 kilos. Les premiers symptômes de perte de poids sont donc passés inaperçus. C’est au moment où elle a commencé à montrer des signes de faiblesse musculaire que j’ai réalisé que quelque chose clochait, et le vétérinaire a immédiatement soupçonné une hyperthyroïdie, confirmée par une prise de sang. 

Comprendre l'hyperthyroïdie féline

L’hyperthyroïdie est une maladie endocrinienne courante chez les chats âgés, bien qu’elle puisse toucher des chats plus jeunes. Elle est causée par une production excessive d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde, située dans le cou. Ces hormones jouent un rôle crucial dans le métabolisme de l’organisme, régulant de nombreuses fonctions vitales. La majorité des cas d’hyperthyroïdie chez le chat sont bénins. Un faible pourcentage est malheureusement cancéreux. 

C’est une maladie insidieuse, car les premiers symptômes ne sont pas alarmants. Elle est donc souvent diagnostiquée tard. Au début, le chat mange plus, sans prendre de poids. Il est aussi plus dynamique, et miaule plus. 

En effet, lorsque la thyroïde produit trop d’hormones, le métabolisme s’accélère de façon anormale. Les signes les plus fréquents de cette maladie incluent :

  • Perte de poids malgré un appétit augmenté (polyphagie) : le corps brûle les calories trop rapidement.
  • Hyperactivité, nervosité, agitation : l’excès d’hormones thyroïdiennes stimule le système nerveux.
  • Vocalisation excessive (miaulements fréquents et intenses).
  • Le pelage devient terne, gras, avec des zones clairsemées.
  • Soif accrue (polydipsie) et miction fréquente (polyurie).
  • Vomissements et diarrhée.
  • Faiblesse musculaire.

Si elle n’est pas traitée, l’hyperthyroïdie progresse et s’accentue, ce qui peut avoir des conséquences graves sur la santé du chat, notamment des problèmes cardiaques (épaississement du muscle cardiaque), une hypertension artérielle, des troubles rénaux et une détérioration générale de la qualité de vie. Il est vraiment recommandé de faire surveiller régulièrement les chats seniors pour dépister cette maladie le plus tôt possible. 

Une maladie qui peut en cacher une autre

Le danger supplémentaire de cette maladie, c’est qu’elle peut masquer l’insuffisance rénale. Un chat atteint d’hyperthyroïdie voit son débit sanguin vers les reins augmenter. C’est comme si le moteur des reins tournait à plein régime, ce qui rend la filtration des déchets (comme la créatinine et l’urée) très efficace. Par conséquent, lorsque l’on fait des analyses sanguines chez un chat hyperthyroïdien, les valeurs de créatinine et d’urée peuvent sembler parfaites, nous faisant croire que les reins fonctionnent bien. Mais cette « bonne » performance est artificielle, car elle est forcée par l’excès d’hormones thyroïdiennes. Une fois que l’on commence à traiter l’hyperthyroïdie, ce débit sanguin excessif vers les reins diminue. C’est à ce moment-là que la véritable santé des reins est révélée. Il est alors très courant de découvrir que le chat souffre en fait d’une maladie rénale chronique qui était présente depuis longtemps, mais simplement masquée. C’est pourquoi un suivi attentif des reins est essentiel, même après avoir commencé le traitement pour l’hyperthyroïdie. 

Comment soigner l'hyperthyroïdie féline ?

Il existe plusieurs approches pour traiter l’hyperthyroïdie féline, chacune avec ses avantages et ses inconvénients.

1 – Le traitement médicamenteux

C’est souvent la première ligne de traitement. Il s’agit d’administrer quotidiennement des médicaments (sous forme de comprimés, de liquide ou de gel transdermique) qui bloquent la production d’hormones thyroïdiennes. On utilise le Félimazole, ou sa version « humaine », le Méthimazole

C’est l’option que j’ai choisie pour Seven quand son hyperthyroïdie a été diagnostiquée. Elle nécessite un suivi vétérinaire régulier (bilans sanguins) pour ajuster la dose et surveiller les effets secondaires potentiels. L’inconvénient majeur est qu’il ne s’agit pas d’une guérison, mais d’une gestion de la maladie à vie. Il faut bien souvent donner le traitement matin et soir, à 12h d’intervale, ce qui peut être contraignant.

2 – L’alimentation thérapeutique

Une diète spéciale pauvre en iode peut aider à contrôler la production d’hormones thyroïdiennes. C’est une option non médicamenteuse, mais elle exige que le chat ne mange absolument rien d’autre que cette nourriture, ce qui peut être un défi si le chat a accès à d’autres sources de nourriture (s’il sort par exemple). La diète sans iode la plus connue est Thyroid Care y/d, de Hill’s.

3 – Le traitement par iode radioactif

C’est le traitement le plus efficace et potentiellement curatif. Il consiste à administrer une faible dose d’iode radioactif qui détruit sélectivement les cellules thyroïdiennes hyperactives sans affecter les tissus environnants. Cependant, ce traitement est coûteux, n’est disponible que dans des centres spécialisés et nécessite une hospitalisation du chat pendant plusieurs jours (environ 5 jours), puis une quarantaine de 2 semaines à la maison, pour des raisons de radioprotection. Les cliniques vétérinaires de quartier ne proposent pas ce traitement, car il nécessite des installations particulières pour pouvoir mettre l’animal à l’isolement. Je connais deux centres près de Montréal qui le proposent, le Centre Vétérinaire Rive-Sud à Brossard, et le Centre DMVET. J’ai choisi le premier, car il était recommandé par mon vétérinaire, et moins cher. Je ne le regrette pas car j’ai eu une excellente expérience avec le Centre Vétérinaire Rive-Sud. Le rendez-vous initial était très clair, et j’ai été appelé chaque jour pour recevoir des nouvelles de Seven. Le seul inconvénient est qu’il est situé en dehors de Montréal. Si vous n’avez pas d’auto, il est seulement à 15 minutes à pied de la station du REM Panama. 

4 – La chirurgie (thyroïdectomie)

Elle consiste à retirer une ou les deux glandes thyroïdes. C’est une option curative, mais elle comporte des risques liés à l’anesthésie et à la chirurgie, notamment la possibilité de dommages aux glandes parathyroïdes, ce qui pourrait entraîner des problèmes de calcium. La chirurgie est de nos jours rarement pratiquée, car les autres options sont moins dangereuses. 

Le parcours thérapeutique de Seven

Pour Seven, j’ai choisi en premier traitement le médicament Félinazole. Malheureusement, l’état de Seven s’est dégradé, et quelques semaines plus tard, elle a fait une aplasie sévère et j’ai craint pour sa vie. Le nombre de ses globules rouges, blancs et de ses plaquettes a chuté fortement. Le vétérinaire de l’époque a évoqué un cancer de la moelle osseuse, avant qu’une nouvelle hypothèse prenne le dessus : une intolérance au médicament.

Le félinazole a été stoppé immédiatement et une semaine plus tard, le bilan sanguin s’est amélioré et les valeurs sont redevenues normales, à part les hormones thyroïdiennes qui étaient reparties à la hausse.

J’ai donc choisi la deuxième option, la diète sans iode. L’iode est nécessaire pour produire les hormones thyroïdiennes. Sans iode, la glande n’est plus capable d’en produire. Cette diète permet donc de limiter la production d’hormone, et elle a été très efficaces pour Seven pendant un an.

Seven n’a jamais été très gourmande, et elle est très difficile au niveau de l’alimentation. Heureusement, elle a aimé tout de suite ses croquettes sans iode! La diète est contraignante car c’est la seule nourriture que le chat peut manger, à vie. Et si de nouveaux problèmes de santé se manifestent, les options de traitement deviennent très limitées.

C’est ce qui s’est passé récemment. Seven a commencé à avoir de l’inflammation au niveau de l’œsophage et de l’estomac, et une légère insuffisance rénale. Ces problèmes sont d’habitude gérés avec une autre diète, mais dans le cas de Seven, c’était impossible, car il n’existe pas dans le commerce de nourriture à la fois sans iode, hypoallergénique et optimisée pour les reins.

Il a donc fallu choisir la troisième option, le traitement par iode radioactif, pour régler une fois pour toute l’hyperthyroïdie, et passer à une diète plus adaptée aux nouveaux problèmes de santé de Seven.

Seven a reçu son traitement à l’iode radioactif sous forme orale (une capsule), le 13 mai 2025 au Centre Vétérinaire Rive-Sud, à Brossard près de Montréal. Je suis allé la récupérer le 18 mai. Elle est, au moment où j’écris ces lignes, en quarantaine jusqu’au 1er juin. 

Seven est très sociable et veut souvent des calins. Quand je suis à la maison, elle est toujours proche de moi : sur le bureau quand je travaille, sur mes jambes quand je suis sur le canapé, sous la table quand je mange. La quarantaine est donc très difficile pour nous deux. Seven n’a jamais aimé manger et son appétit est souvent perturbé au moindre stress. Depuis son retour, son appétit a fortement chuté, et elle a perdu 300g (sur un poids initial de 3 kg). Il lui a fallu du temps avant de retrouver un petit appétit qui permette de stabiliser son poids. Même si elle est sur la bonne voie, elle n’est pas encore redevenue la même qu’avant : elle dort beaucoup et manque d’énergie. Elle ne joue plus. 

Je n’ai droit qu’à 30 minutes de contact rapproché par jour. Le reste du temps, elle doit rester à plus d’un mètre de moi. Je dois nettoyer sa litière chaque jour, avec des gants, jeter les déchets dans les toilettes si c’est possible, ou les garder dans un sac sur le balcon jusqu’à la fin de la quarantaine si la litière est agglomérante. Il ne faut surtout pas jeter les déchets biologiques aux vidanges car les centres de traitement ont des détecteurs de radioactivité et les amendes sont élevées. Il faut faire attention à la salive et au vomi. Bisous interdits! 

La quarantaine se termine dans quelques jours, Seven sera surement plus active après. Il est important de savoir que pour faire le traitement à l’iode radioactif, il est nécessaire de stopper tous les autres traitements deux semaines avant, pour réactiver l’hyperthyroïdie. C’est le meilleur moyen de cibler les zones hyperactives de la thyroïde, tout en épargnant les cellules saines. Seven a donc vu son hyperthyroïdie réapparaître au cours de ces deux semaines, pour ensuite passer 5 jours à l’hôpital, et revenir en quarantaine à la maison. C’est beaucoup de stress, mental et physique! 

Cette procédure est efficace dans 90% des cas. Parfois, il reste encore une légère hyperthyroïdie qui nécessite un nouveau traitement. Dans quelques cas, le traitement est trop efficace et la thyroïde ne produit plus assez d’hormone (hypothyroïdie). Un traitement médicamenteux existe aussi pour ce cas de figure. 

Aidez-moi à alléger le fardeau des frais vétérinaires 🙂

Les soins pour prendre en charge l’hyperthyroïdie de Seven sont malheureusement très onéreux. Le traitement à lui seul a couté 2800$. Avant le traitement à l’iode radioactif, il a fallu faire un bilan complet pour vérifier qu’elle était une bonne candidate.

Après le traitement,  3 rendez-vous chez le vétérinaire sont prévus pour faire un dosage hormonal et s’assurer que le traitement a été efficace. Il faudra aussi faire des tests de sa fonction rénale. 

Ma priorité est évidemment de lui offrir les meilleurs soins, mais je ne vous cacherai pas que l’impact financier est significatif, comme toujours avec les soins vétérinaires. 

C’est pourquoi je lance aujourd’hui un appel aux dons. Chaque petite contribution, même la plus modeste, fera une énorme différence et m’aidera à alléger le fardeau. Si les dons dépassent mon objectif ou le coût réel des prochaines visites de contrôle, je donnerai l’excédent à un refuge pour chats à Montréal.

Si vous souhaitez aider Seven, vous pouvez faire un don via GoFundMe. Chaque geste de soutien est immensément apprécié et me touche profondément.

 

Et si vous ne pouvez pas aider financièrement, vous pouvez toujours partager cet article, la page GonfundMe, ou ma page Instagram.

Enfin, si vous avez des questions sur le traitement à l’iode radioactif, n’hésitez pas à me contacter

Merci pour votre soutien!

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